De nombreuses start-up se sont lancées dans la conception d'implants dans le cerveau, dont Neuralink, celle du serial entrepreneur Elon MUSK.
D'un côté ces développements laissent entrevoir de fabuleux espoirs de résoudre de nombreux handicaps dont les sources se situent dans le cerveau, ce qui est déjà le cas par exemple pour la maladie de Parkinson, maladie pour laquelle on pose déjà des implants pour atténuer les effets indésirables de cette maladie.
Par contre, toutes ces recherches ne laissent pas insensibles aux risques de dérive et amènent de nombreuses questions en particulier dans le registre de la bioéthique.
Cet essai de bioéthique propose de penser l'Homme et son avenir à travers une innovation technologique extraordinaire : les implants cérébraux. Utilisés déjà dans des contextes de maladies, leur développement actuel laisse espérer pouvoir contrôler bientôt des dispositifs robotiques en connectant le cerveau à des ordinateurs équipés d'intelligences artificielles. Si les premiers résultats sont très encourageants, ces interfaces cerveau-machines posent néanmoins des questions éthiques majeures. Que devient l'Homme si son cerveau fonctionne avec un dispositif électronique "intelligent" implanté ? Pourrait-on percer les secrets de ses pensées ? Pourrait-on augmenter son intelligence ou sa mémoire ? Afin d'appréhender ces trois questions, cet essai commence par penser l'Homme et son rapport aux technologies : la vulnérabilité humaine n'appelle-t-elle pas le recours aux techniques et aux technologies pour habiter le monde ? Pour aider certaines personnes en situation de handicap, n'a-t-on pas besoin parfois de dépasser techniquement les limites de la nature humaine ? Mais peut-on pour autant tout se permettre, même pour compenser un handicap ? Comment accompagner les chercheurs dans leur propre questionnement ? Ne serait-ce qu'une question de bon et de mauvais usage des techniques et technologies ? C'est cette aventure philosophique et bioéthique que propose cet essai.
Éric FOURNERET est maître de conférences en philosophie morale et philosophie de la technique au sein de l'équipe « Éthique, Technologies et Transhumanismes » de l'Université Catholique de Lille. Après avoir longuement étudié les questions relatives à la fin de vie (Sommes-nous libres de vouloir mourir ?, Albin Michel, 2018), ses activités de recherche se concentrent depuis 2016 sur l'éthique des neurotechnologies, l'intelligence artificielle et le transhumanisme.
Emmanuel HIRSCH est professeur d'éthique médicale à la faculté de médecine de l'Université Paris-Saclay et membre de l'Académie nationale de médecine
Quoi de neuf du coté des technologies innovantes?